Pas une semaine sans une nouvelle taxe. La polémique sur le financement du RSA pas encore close, Nicolas Sarkozy souhaite imposer aux employeurs de prendre en charge les frais de transport des salariés, et prouve par là qu’il sait se montrer généreux, au moins avec l’argent des autres.
Faute d’avoir fait des réformes quand il en était encore temps, la majorité présidentielle se retrouve aux prises avec une situation budgétaire catastrophique. L’objectif de réduction du déficit à 2,2% du PIB n’est qu’un lointain souvenir. Seul manque désormais le courage pour annoncer ce que tout le monde sait : nous allons de nouveau tutoyer les 3% fatidiques. Pour le commun des ministres, la situation serait bien embêtante. Comment dégager désormais des leviers pour augmenter le pouvoir d’achat ? Oui mais voilà : notre président n’est pas n’importe qui. L’Etat ne se réforme pas et est incapable de réduire les prélèvements obligatoires ? Qu’à cela ne tienne, faisons payer les autres, en l’occurrence les employeurs. Charge à eux en effet de dédommager les salariés de leur titre de transports, et éventuellement, la mesure est encore en discussion, de prendre en charge leurs déplacements automobiles.
Pour les salariés, la mesure est évidemment intéressante. Pour les plus modestement rémunérés, elle est même essentielle. Mais pour qui y regarde à deux fois, quelle escroquerie ! L’argent prélevé aux employeurs viendra tôt ou tard en déduction des rémunérations versées aux salariés, comme de bien entendu. Et si l’Etat souhaite absolument augmenter le pouvoir d’achat de ces mêmes salariés, ne dispose-t-il pas de moyens étendus, considérables même ? Aussi étendus par exemple que les cinquante et quelques pourcents de prélèvements qui assomment le contribuable moyen ?
On comprend dès lors mieux l’hésitation de Nicolas Sarkozy face au caractère obligatoire de la prise en charge des frais kilométriques. Pourtant, que ne faut-il faire pour qu’il doute ce garçon. Mais là, c’est tellement gros ! Faire supporter par les employeurs le coût du carburant dont le prix est quintuplé par les taxes, leur faire payer des titres de transports de régies la plupart du temps publiques et largement financées par les prélèvements obligatoires, est-ce autre chose qu’un prélèvement obligatoire sur la taxation ?
Les français sont saturés de taxes, qu’importe ! Passons à la taxe au carré ! Et si pour une fois des protestations parviennent à se faire entendre, Sarko, fidèle à se technique de mouvement perpétuel, a déjà la parade : il nous sortira du chapeau dès la semaine prochaine une nouvelle taxe pour qu’on cesse de parler de la précédente. Comment dans ces conditions lui résister ?
Libellés : Sarkozy, Taxes, Transports
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